Le premier livre de Merleau-Ponty, "La structure du comportement", bien qu'on le mentionne moins, contient beaucoup de problemes importants. Dans ce livre, il a établi le champ de sa recherche, et dans ses livres suivants il continue de le reprendre et le repenser. Son point de départ est de "comprendre les rapports de la conscience et de la nature" . En d'autres termes, c'est de rechercher le troisieme chemin entre la philosophie qui part de l'être de conscience et celle qui part de l'être de chose, en dépassant l'antinomie de l'ontologie traditionnelle. Dans ce livre, il examine des comportements, inspiré par la notion de la forme (la structure) . La forme, c'est l'ensemble qui intègre tous ses moments dans une relation interne et qui, donc, ne peut jamais être expliqué par la somme de ses parties. Par exemple, en l'égard du comportement, on ne peut comprendre l'être de l'organisme et son milieu q'ue dans leur relation intime, puisque chacun des deux est impliqué dans une structuration, et que, pour cela, il ne peut recevoir ses déterminations que par l'autre. On peut dire qu'ils sont deux moments d'un processus circulaire. Considéré du point de vue de la structure, le probleme de la conscience est celui de la conscience qui, elle-même, est impliquée dans la structure du comportement et qui s'en fait un moment (la conscience perceptive). Le changement de la structure du monde ne fait qu'un avec celui de la structure de la conscience. Qu'il y ait beaucoup de manières d'être au monde et d'exister, cela, par la même, signifie une impossibilite de la réduire à la conscience représentative ou intellectuelle, et constitue la multiplicite et l'historicitè de notre monde. Le problème de la structure, qui n'est donc "ni chose ni idée", exige la refonte des notions ontologique. Merleau-Ponty, lui-même, a dû, sans cesse, le reprendre et le repenser. II n'a pas pu l'achever. Le problème de l'être de la structure reste ouvert pour nous.