ドゴン族の身体-社会観再考 : 分節化と連続化

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  • Re-analyse de la pensee Socio-Corporelle chez les Dogon articulation et liaison
  • ドゴンゾク ノ シンタイ シャカイカン サイコウ ブンセツカ ト レンゾクカ

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抄録

Les oeuvres de M. GRIAULE et de G. DIETERLEN nous ont revele l'existance d'un anthromorphisme elabore chez les Dogon. Chez eux, tous les phenomenes naturels ou sociaux sont interpretes d'apres la representation que les Dogon se font du corps humain. GRIAULE et DIETERLEN ont aussi reussi a decrire le mythe cosmogonique et les commentaires exegetiques qui soutiennent cet anthropomorphisme. Mais pourquoi le corps est-il un symbole si privilegie dans cette culture ? Quelles relations y-a-t-il entre lui et la societe ? et quelles sont leurs logiques? Les ethnologues ne se sont pas penches sur ces questions. Selon les exegeses indigenes, le mythe - la creation du Nommo, genie de l'eau et moniteur du monde, sous la forme d'un poisson, son sacrifice, sa resurrection en homme -explique l'organisation du monde, la classification des etres et leur repartition dans des categories bien definies, l'etablissement des coutumes actuelles. Le Nommo ressucite possede 22 articulations, il y aura donc 22 clans totemiques, 22 categories fondamentales qui diviseront le monde, les autels principaux representeront chacunune "articulation". C'est sur ces autels que sera celebre le sacrifice du Nommo, le premier sacrifice jamais effectue. Quels liens logiques existe-t-il entre ce mythe et les explications qu'en font les Dogon ? Pour repondre a cette question, il nous faut d'abord re-examiner le mythe et rechercher les significations du corps "poisson" sans articulations et sa transformation en homme avec articulatins. (1) Le corps "poisson" sans articulations, manquant de forme definie est amorphe et se meut comme l'eau elle-meme. (Mais il a des digu "articulations" internes - les organes inte-rnes, et la "parole" que Dieu a mis dans son corps, coule entre eux le moyen du sang.) (2) L'egorgement du "poisson" separe le sang des autres elements. Le partage du corps en 60 Parties introduit des divisions dans la chair qui etait amorphe comme le sang. Chaque partie decoupee acquiert une forme propre et une fonction ; tete, cou, epaule, poitrine…, nez, oeil, oreille, bouche, etc. (3) Resurrection du sacrifie ; en rassamblent les parties decoupees, Dieu a fait ressuciter Nommo avec un corps humain; a 22 digu (articulations). (4) Dans ce corps, forme et articule, on retrouve l'element amorphe - le sang qui coule entre les digu (organes internes, articulations), et fait circuler la force vitale nyama et la "parole", qui sont aussi concus comme fluide et marchent en zigzag, mouvement particulier au fluide dans la pensee dogon. Nous pouvons, ainsi, reinterpreter le mythe comme l'histoire de la separation et de la reintegration de l'amorphe et du formel. L'amorphe, en circulant, relie les digu formels dans ce corps reforme, restructure. Maintenant, nous allons examiner les exegeses indigenes du mythe, en utilisant les significations que nous y avons trouvees. (1) Correspondance entre les articulations sociales et les digu du Nommo ; il est clair que le partage et le rassamblement du corps du Nommo represente la categorisation et la classification ; la classification n'etant autre que l'introduction de discontinuite dans la continuite, et reassociation des parties en un tout. D'autre part, l'image du corps avec les digu manifeste justement les relations qu'ont les parties entre elles et les relations des parties au tout. Si chaque binu (clan) correspond a telle ou telle partie du corps du Nommo, l'ensemble des binu, c'est-a-dire la societe totale des Dogon, forme un tout coherent au moins au niveau des idees. (2) Le sang, la "parole' et le nyama sont l'amorphe que nous avons trouve dans le corps mythique.

収録刊行物

  • 民族學研究

    民族學研究 45 (3), 201-221, 1980

    日本文化人類学会

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