Le retour à la racine de l’impression

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Other Title
  • 印象の根源に立ち返る
  • Proust et Henry
  • プルーストとアンリ

Abstract

  Le phénomène de la mémoire involontaire est, selon Proust, un des moments privilégiés où nous retournons à la racine même de l’impression. La racine de l’impression ou plutôt l’impression originaire, c’est un pur « apparaître ». Or l’apparaître est l’essence = l’origine d’où co-naissent indivisiblement le monde et le moi. « Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. » En éprouvant l’impression originaire, nous vivons dans un monde unique et extra-temporel qui est nous-même, c’est-à-dire le monde intérieur. Proust dit : « Seul le monde intérieur a de l’importance », car il est notre vraie vie et notre vrai moi. Ainsi, l’impression est la Vérité même. « Seule l’impression, si chétive qu’en semble la matière, si insaisissable la trace, est un critérium de vérité, et à cause de cela mérite seule d’être appréhendée par l’esprit, car elle est seule capable, s’il sait en dégager cette vérité, de l’amener à une plus grande perfection et de lui donner une pure joie. » <br>   Chez Henry aussi, l’impression = l’apparaître est l’origine du monde et du moi. « L’apparaître, lui seul, constitue l’initialité du commencement. (......) Initial, au sens le plus originel, l‘apparaître l’est en tant qu’il apparaît d’abord lui-même et en lui-même. C’est dans cette mesure seulement que l’apparaître est identique à l’être et le fonde...... » Mais l’apparaître a besoin de quelqu’un pour apparaître. S’il n’y avait personne à qui il apparaisse, l’apparaître ne serait pas possible. Et ce quelqu’un n’est rien d’autre que le soi ( le moi). Henry dit : « La phénoménalisation originelle de la phénoménalité s’accomplit comme ipséité pour autant que l’apparaître s’apparaît à lui-même dans une auto-affection immédiate et sans distance (......) de telle sorte que ce qui l’affecte et se montre à lui, c’est lui-même et non quelque chose d’autre, c’est sa propre réalité et non quelque chose d’irréel, de telle sorte que, s’affectant lui-même et constituant lui-même le contenu de son auto-affection, il est comme tel un Soi, le Soi de l’ipséité et de la vie. »

Journal

Details 詳細情報について

  • CRID
    1390578283223891584
  • DOI
    10.20678/henrykenkyu.13.0_3
  • ISSN
    21896836
    21857873
  • Text Lang
    ja
  • Data Source
    • JaLC
  • Abstract License Flag
    Disallowed

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